L’acidification du rumen ne s’exprime pas en chiffres

L’acidose ruminale est provoquée par une ration mal équilibrée comportant trop d’ingrédients riches en énergie et rapidement digestibles. La mauvaise évaluation des fourrages grossiers, comme la teneur en matière sèche d’un ensilage changeant est une cause majeure d’une ration déséquilibrée. Par ailleurs, la sélection au cornadis joue un rôle clé : pour uniformiser la ration, mieux vaut privilégier une longueur de coupe courte (2-3 cm) que longue (5-8 cm).

Les vaches qui consomment beaucoup de matière sèche ou celles qui mangent de façon irrégulière sont plus susceptibles de souffrir d’acidose ruminale. Une alimentation irrégulière peut avoir plusieurs origines : trop de fourrage concentré dans la mangeoire/le robot (voir figure 1), une boiterie, des zones d’alimentation insuffisantes ou un faible résidu d’aliments, ce qui peut entraîner une suralimentation pendant le repas.

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Figure 1. Différence entre la RTM (ligne en pointillé) et la RPM où le fourrage concentré est distribué deux fois par jour (moyenne de 7,5 kg par portion). La ligne verticale indique le moment du repas, la RPM a été donnée 45 minutes après le fourrage (Benchaar et Hassanat, 2021).

Le pH en guise d’indicateur
L’acidose ruminale est un problème nutritionnel bien connu dans les élevages bovins actuels. Elle est présente chez 15 % des vaches laitières du cheptel européen en moyenne, avec des pics à plus de 40 %. La définition d’acidose ruminale varie toutefois selon les spécialistes. En pratique, elle apparaît lorsque le pH est inférieur à 5,5-6,2 pendant plus de quelques heures par jour. Il semble difficile d’établir un chiffre exact comme indicateur de l’acidification (sub)clinique. D’un point de vue technique (techniques de mesure, par ex.), mais aussi parce qu’on observe beaucoup plus de variations entre les vaches individuelles qu’on le pensait autrefois.

Le pH ruminal peut être mesuré à l’aide d’un bolus. Il existe plusieurs techniques de mesure, ce qui peut entraîner d’énormes différences entre les types de bolus. L’emplacement du bolus et la fréquence de la mesure ont une grande influence sur le résultat de la mesure. Les bolus pH mesurent souvent un pH moyen sur un certain laps de temps.

Qui plus est, on observe de nombreuses différences entre les animaux, certaines vaches s’accommodant mieux d’un pH faible que d’autres. Le « pH ruminal normal » n’existe pas. D’après le chercheur C. Villot (INRA), la mesure du pH moyen ne constitue donc pas un bon indicateur de l’acidose ruminale. Mieux vaut regarder le schéma. Une diminution du pH moyen quotidien de 0,3, par exemple, est un meilleur indicateur de l’acidification du rumen qu’un chiffre absolu. Les variations du pH ruminal peuvent avoir de graves conséquences sur les microbes du rumen et de l’intestin dans tout le système digestif. Il est crucial de veiller à ce que le pH ruminal reste relativement stable tout au long de la journée. Le NutriOpt On site Adviser (NOA), lancé en 2021, permet d’obtenir une analyse fiable de l’ensilage du fourrage grossier effectivement distribué. Les modèles sophistiqués NutriOpt de Trouw Nutrition peuvent vous aider à obtenir une estimation précise de la digestibilité du fourrage et à optimiser la ration.

La paroi ruminale détermine la production
Une vache qui souffre d’acidification du rumen va spontanément arrêter de s’alimenter, ce qui stabilisera le pH ruminal. Une étude menée par Trouw Nutrition a également observé une diminution de la consommation d’aliments lorsque les vaches étaient nourries avec un niveau d’hydrates de carbone à fermentation rapide (RFC) de 245 g/kg MS (figure 2). Dans cette étude, le pH ruminal est un paramètre pertinent, car il peut être comparé à d’autres rations chez les mêmes vaches.

Les vaches à haut rendement ou les vaches fraîchement vêlées reçoivent proportionnellement plus de RFC en raison d’un niveau plus élevé de fourrage concentré. La consommation de fourrage grossier reste faible, en particulier au début de la lactation. Une augmentation rapide de la quantité de concentré dans la mangeoire ou le robot au début de la lactation déséquilibrera le rapport fourrage grossier/concentré. Un risque accru d’acidification clinique à la clé.

Levucell SC assure un pH ruminal plus élevé et plus stable. La figure 3 montre que plus le pH ruminal du groupe témoin est bas, plus l’effet de Levucell SC sur le pH ruminal est élevé. Plus le pH ruminal est bas, plus le taux d’acide lactique est élevé dans le rumen. La levure vivante Levucell SC aide à limiter les bactéries productrices d’acide lactique et veille à stimuler les bactéries consommatrices d’acide lactique. Levucell SC constitue donc une solution aux problèmes d’acidose ruminale. De quoi améliorer la santé des vaches et l’efficacité alimentaire.